A croire qu'il n'existe aucun problème de violence dans et à l'extérieur des établissements scolaires Français, que les rixes n'existent pas, que les menaces d'attaques ont été réduites à zéro... Bref la décision de la CNIL semble totalement hors du temps ! Depuis 2020, à Nice, un programme permet en effet d’analyser les images reçues des caméras filmant les entrées des 144 écoles de la ville et d’activer une alerte dès qu’un véhicule y stationne plus de cinq minutes. Ce dispositif, qui ne s’intéresse pas aux plaques d’immatriculation ni aux individus, vient s’ajouter aux patrouilles sur les lieux et vise particulièrement les accès de service, qui ne sont pas protégés par des barrières fixes.
Mais dans un courrier du 20 mai, la Cnil a demandé à la ville de désactiver ce dispositif, rappelant « la nécessité de réduire l’analyse des personnes sur la voie publique au strict minimum ».
« Il est inadmissible qu’une autorité qui s’appuie sur une loi poussiéreuse de 1978 décide délibérément de mettre en danger la sécurité des enfants de notre ville », s’est emporté le maire. D’autant que la Cnil n’a pas demandé de débrancher un autre dispositif algorithmique qui repère les dépôts sauvages de déchets encombrants sur la voie publique, relevant les plaques d’immatriculation des véhicules des contrevenants.
Christian Estrosi a annoncé sa volonté de saisir le Conseil d’Etat et de lancer une pétition, en demandant au gouvernement et au Parlement de « modifier sans délais » le cadre réglementaire afin de pouvoir rebrancher le dispositif avant la rentrée de septembre.
Avec quelque 4.500 caméras et un budget 2025 qui en prévoit encore 300 de plus, Nice se présente comme la championne de la vidéosurveillance et multiplie les expérimentations pour utiliser les algorithmes dans sa gestion du flux d’images, faute de pouvoir placer des milliers d’agents derrière les écrans.